19 Septembre 2024
Notre cerveau est un drôle d'inconnu qui nous met dans de drôles d'états ! Nous aimerions rester calmes et réfléchis en toutes circonstances, mais la colère et l'agacement viennent mettre la pagaille, nous admirons Gandhi et Matthieu Ricard mais, rien n'y fait, les théories dépassent largement la pratique !
Oui, nous savons ! Et nous avons souvent déjà les outils pour écouter, comprendre, faire preuve d'empathie et de souplesse. Nous culpabilisons de nos actions peu cohérentes et constructives car nous connaissons la clé que nous aurions pu utiliser à un instant X, ou en tout cas, nous nous doutons qu'elle existe ! Mais quelque chose est plus fort que nous, nous restons coincé à notre étage émotionnel et ça tourne en rond !
Parce que nous fonctionnons sur plusieurs niveaux dans notre jolie caboche 😮
Imaginez une maison. Avec un rez-de-chaussée, très rapidement accessible, un premier étage assez aéré où tout est bien rangé et bien classé et un deuxième étage, riche et bien rempli avec beaucoup d'objets intéressants et un tri pas forcément intuitif.
Nous sommes au rez-de-chaussée. C'est l'endroit où nous rentrons depuis l'extérieur, notre premier pas, en sécurité chez nous. La sécurité est gérée par la partie reptilienne de notre cerveau. Son travail est de nous alerter en cas de danger pour que nous puissions rapidement réagir et protéger notre vie. Le cerveau reptilien est rapide, notre survie en dépends. Sans lui, la mort ne ferait qu'une bouchée de nous !
Prenons l'escalier maintenant. Simple, rapide, propre... bienvenue dans la partie limbique de notre cerveau, notre émotionnel. Dans les situations connues, il sait quoi faire avec une rapidité renversante ! Il ré-agit, sur la base d'expériences passées qui lui ont été profitables ou, à défaut, qui l'ont maintenu en sécurité. Car le rez-de-chaussée et le premier étage s'entendent à merveille et travaillent de concert depuis bien longtemps !
Ici, les choses se compliquent ! Il nous faut prendre un escalier un peu plus récent, vers la partie du néocortex de notre cerveau, celui de la réflexion. Arrivé plus tard dans l'évolution, dans la construction de notre maison cérébrale, il est plutôt lent mais hyper efficace dans les situations inconnues et la recherche de solutions. Il met plus de 7 sec à trouver des données qui lui permettraient de présenter, ou plutôt d'expérimenter, une solution efficiente. Oui, il conserve toutes les données, y compris les données des expériences des autres, donc non ressenties et non vécues, ainsi que les données de petits détails à combiner pour former quelque chose de nouveau.
Notre rez-de-chaussée et notre premier étage se moquent bien de cette nouvelle construction. Il est lent, il teste parfois à ces dépends, il est dangereux et nous fait courir des risques ! Pas question de lui laisser la main ! Alors, ca boucle, ça répète les même erreurs, ça essaie d'avancer en terrain inconnu par routine et empirisme !
Heureusement que les neurosciences l'explique et pour reprendre les mots de Jacques Fradin et Pierre Moorkens, tout en restant dans notre analogie de la maison à 3 niveaux, notre cerveau limbique, le premier étage, agit dans un mode mental automatique, en terrain connu, et fait preuve de routine, persévérance, simplification, certitudes, empirisme et s'appuie sur l'image sociale (donc se soucie du regard des autres). Tandis que notre cerveau néo cortex, le 2ème étage, agit dans un mode mental adaptatif et fait preuve de curiosité, de souplesse, de nuance, de relativité, de réflexion logique et s'appuie sur son opinion personnel.
Si les étages de notre maison ne s'entendent pas, si chacun ne trouve pas une place précieuse au sein du fonctionnement de la famille, nous pouvons parler de maison hantée😔. Des chuchotements, des jugements, des non dits et incompréhensions vont trotter dans notre tête, en interne, et vont nous empêcher de vivre pleinement dans notre doux foyer. Parce que une famille complexe vit dans cette maison (mais ça, c'est une autre aventure) et elle n'est pas heureuse. Les escaliers, durs à gravir ou abandonnés, vont grincer et essayer de nous rappeler que le dernier étage est là pour nous aider à tout surmonter, tout ce que nous ne connaissons pas encore et qui risquent de nous blesser ; il est créatif et innovant, il a des solutions et il veut mettre la main à la pâte, à tout prix !
Ce "à tout prix" est donc la définition du stress. "Ecoute moi et monte d'un étage, laisse moi faire". "A tout prix" parce que le cerveau est capable de faire tomber le corps malade pour que, enfin, l'émotionnel s'interroge et passe la main. Pas toujours efficace, n'est ce pas !?!
Pour les personnes qui savent garder leur sang froid, qui réfléchissent vite et bien, qui ne sont pas dans l'émotionnel réactif du matin au soir, nous parlerons de villa spacieuse ! Ils utilisent les 3 niveaux de leur maison cérébrale avec fluidité et dextérité. Ils ne se laissent pas encombrer par l'image sociale et les certitudes, ils sont curieux de tout et inventifs. Au lieu de rester en pilote automatique, ils peuvent s'appuyer autant sur des expériences passées que sur de nouvelles expériences. Bref, ils s'adaptent !
Facile ! Le premier pas de tout développement personnel est la connaissance. En sachant que votre maison cérébrale a 3 niveaux et que chacun mérite sa place et sa fonction, vous pouvez décider de la décoration, de l'accessibilité, de la fluidité de déplacement, en respectant ce que chaque niveau peut vous offrir de meilleurs ! Le simple fait de se dire que nous ne sommes pas au bon étage et qu'il faut bouger est déjà un progrès en soi !🤩
Allez, une petite astuce. Fermez les yeux, imaginez vous devant votre maison cérébrale, dessinez la dans votre tête. Poussez le petit portillon du jardin, entrez dans la maison et détailler chaque étage, en vous émerveillant de ce que chacun peut vous apporter comme bénéfices. Sentez que le calme s'installe et chassez les fantômes. Votre maison hantée commence sa transformation.😉
Bonne visite
Cécile