L'hyperphagie

 

L'hyperphagie, hyperphagie boulimique ou encore polyphagie, est un trouble alimentaire qui consiste à sur consommer des aliments, sans besoin physiologique ou énergétique particulier. Encore très méconnu, contrairement à l'anorexie ou la boulimie, l'hyperphagie serait responsable de beaucoup de cas d'obésité ou problèmes de santé similaires.

Probablement émotionnel, psychique ou psychologique, l'hyperphagie est souvent synonyme de "remplir le vide". Il s'agit de manger par compulsion, sans raison particulière, sans faim ni besoin physique, sans faire appel à sa raison, parfois en cachette. Pas de vomissement, ni d'obsession de poids ensuite. Mais une honte ou une profonde gène ensuite. "Pourquoi je fais cela ?"

Nous le faisons parce que la raison disparaît. Elle se tait. Et laisse la place au plaisir à court terme, celui qui permet de faire disparaître la frustration, l'ennui, l'incapacité, la soumission, la honte. Et s'en suivent des sentiments de culpabilité qui nous ramènent à la frustration du court terme, l'incapacité de se contrôler, la soumission à la nourriture, la honte d'avoir flanché. Cycle infernal, cercle vicieux où une tentative de remplacement d'une émotion désagréable la fait disparaître temporairement au profit du plaisir, pour la faire réapparaître tellement plus violemment plus tard...  

Si j'en parle ainsi, c'est que l'hyperphagie est une vieille compagne de route. Je la méconnaissais, je l'ai découverte, je l'ai haïe, je l'ai ignorée, je l'ai étouffé... et puis j'ai fini par tendre l'oreille, puis à l'écouter, l'apprivoiser, lui parler. Réconciliée avec moi-même, j'ai des outils qui me permettent de répondre à ses charmes. Car il ne s'agit pas de s'en débarrasser mais de la rassurer.

Est-ce un manque de sécurité ? De reconnaissance ? Un complexe d'infériorité ? Une manière de trouver du plaisir après un mauvais moment ou une déception ? Chacun répondra différemment. Mais je remarque qu'à chaque fois, cela se joue entre soi et soi : manque de sécurité à l'intérieur de soi (estime, complexe), manque de reconnaissance de soi (gratitude, valorisation de ses propres actions), gestion de la frustration (souvent la frustration de ne pas avoir agi en accord avec son enfant intérieur). Nous en revenons toujours à nous-même. Ne blamons donc pas les autres mais regardons à l'intérieur de nous comment prendre soin de son enfant intérieur.

 

Pleine conscience

Le premier outil indispensable à connaître est la pleine conscience. Etre pleinement présent dans chacun de ses gestes et dans ses émotions du moment. Les identifier, accepter leur présence, leur parler est un ensemble d'étape qui permet de déjouer ses envies impulsives d'avaler de la nourriture rapidement et souvent en secret. Sentir que cela va arriver, que cela monte en soi, que nous pouvons nous rassurer avec une respiration ample et sécurisante, analyser de loin ce qui se produit dans l'instant présent. Une clé magique incroyable !

 

Connexion au corps

Nous avons tendance à oublier que notre corps et notre esprit travaille étroitement ensemble. Nous avons l'impression que notre corps est une machine bien huilée, autonome et indépendante mais c'est absolument faux. Notre corps est le miroir de notre vie psychique et notre vie pshychique est le miroir de notre corps. Comme les deux faces d'une même pièce. 

J'invite souvent mes clients à parler à leur corps. Comme nous parlons à un vieil ami. Lui parler tout haut, avec bienveillance et fermeté. Lui dire qu'on l'a entendu quand il a mal (après tout, il ne peut que communiquer via les douleurs car quand tout va bien, il passe inaperçu). Lui dire qu'on essaie de comprendre ses messages mais que ce n'est pas très limpide encore. Le masser, le sentir, accepter sa douleur, l'entendre, être en accord avec lui. Cela s'apprend, cela s'expérimente.

 

Connaissance de soi

Se connaître permet de déjouer les plans machiavéliques de notre amie hyperphagie. Savoir que nous sommes une succession de couches complexes qui ont chacune un rôle fort et particulier pour pouvoir en comprendre les mécanismes (Cf les niveaux logiques de Dilts). Savoir que nous sommes uniques, avec un système de valeurs propres à ses besoins et à son parcours. Se connaître pour s'aimer, s'estimer et voir en soi un être parfait dans ses imperfections !

 

Si vous avez ce trouble alimentaire ou si vous connaissez quelqu'un qui l'a, il s'agit du reflet d'une souffrance profonde et respectable. Ne laissez pas passer votre chance d'être heureux. Que ce soit avec moi ou un autre coach, trouvez le courage et la dignité d'apprendre de vous-même, en étant accompagné par une personne neutre et bienveillante. Votre corps vous remerciera de l'aimer autant et vous l'aimerez avec authenticité et respect.

Aujourd'hui, ces troubles sont derrière moi. Je sais que mon hypersensibilité peut me jouer encore des tours, elle me guette. Mais j'ai ce qu'il faut dans mon sac pour m'aimer encore et encore, pour me pardonner aussi quand ça dérape, pour me redécouvrir plus forte toujours et encore !

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires ou vos témoignages.

Merci. A bientôt !

 

 

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