1 Février 2019
En réflexologie et en coaching de vie, je travaille énormément sur les émotions. Je réalise à chaque rencontre, à chaque suivi de personnes, à chaque échange qu'elles sont à la base de toutes choses : santé, relationnel, bien-être, épanouissement.
Dans la gestion émotionnelle, le mot "Gestion" m'a toujours un peu dérangé. La définition Larousse "Action ou manière de gérer, d'administrer, de diriger, d'organiser quelque chose" ne convient pas pour parler de nos ressentis et de nos émotions. "Apprivoiser" a une définition qui se rapproche plus à mon sens "Rendre plus sociable, plus doux".
Car il ne s'agit pas ici de dompter, de mater ou d'organiser nos émotions. Nous ne pourrions pas donner des solutions toutes faites à un groupe de personnes pour une émotion donnée en étant sûr qu'elles vont convenir à chacun. Car chacun ira trouver ses propres outils, ses solutions, ses techniques pour rendre ses émotions plus douces.
Reconnaitre une émotion
Une émotion est une "réaction affective transitoire d'assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l'environnement".
A ne pas confondre avec sentiment ou sensation. Une émotion est un système d'information psychique tandis que la sensation est un système d'information physique, une perception sensorielle. Un sentiment est basé sur une système de valeurs, il n'a pas de répercussion physique et dure dans le temps.
L'émotion est personnelle à chacun et dépend de ce qui a été transmis par l'éducation, la culture, l'environnement, et de ce qui a été vécu au cours de la vie. Nous traversons toutes les émotions entre 0 et 11 ans, nous les avons toutes abordées et avons fabriqués un mécanisme de défense ou d'attaque face aux évènements qui les ont provoqués avec une trop grande intensité. Et c'est souvent ce qui posent problème dans notre vie d'adulte lorsque certains évènements se re-produisent.
Elle comporte un modification physiologique (hormonale ou nerveuse), une expression communicative (gestuel, posture, expression de visage) et une expérience subjective (peur, tristesse, colère, etc...). D'où son énorme impact sur la santé, sur le relationnel et sur son bien-être intérieur.
Nombreuses et variées, les émotions ont été classées par différents courants philosophiques et psychologiques. Il y a les émotions de base (primaires) et les émotions secondaires. Comme les couleurs primaires permettent de faire pleins d'autres couleurs, les émotions primaires permettent un panel énorme d'émotions en fonction de leur intensité et de leurs mélanges.
Les émotions de base sont la colère, la peur, la tristesse et la joie. Certains autres courants ajoutent à ses émotions de base le dégout et la surprise, ou encore la honte, émotions difficiles à classer effectivement. Nous resterons ici sur 4 émotions primaires.
Les émotions sont toutes nécessaires et il faut tenir compte du message qu'elles véhiculent. Nous aimerions parfois éliminer certaines émotions, ne plus ressentir de la colère, de la rage, de la tristesse. Alors, nous sommes partis du principe que ces émotions et toutes leurs descendantes sont négatives. Nous faisons notre chemin et, dans notre progression, nous continuons à considérer que ressentir des émotions "négatives" est un écart de conduite, entrainant culpabilité et repenti.
Mais se couper de nos émotions, c'est se couper de nous même car chaque émotion est bonne. Soyez heureux que votre colère, votre peur ou votre tristesse s'exprime car elles sont de puissantes gardiennes et des alliées de taille dans la construction de son identité.
La colère est la gardienne de ce qui est important pour vous, la gardienne de vos valeurs. Elle s'exprime pour vous prévenir que vos valeurs ne sont pas respectées.
La peur est la gardienne de votre sécurité. Elle vous prévient d'un danger et se base sur votre éducation et votre expérience.
La tristesse est la gardienne du changement. Elle vous fait sentir le besoin de tourner une page et permet de vous nettoyer du passé.
La joie est la gardienne de la satisfaction. Elle vous informe que vous avez obtenu ce que vous désiriez et que vous êtes sur la bonne voie. C'est vers elle que tendent toutes les autres par leurs messages bienveillants !
Alors pourquoi parler d'émotions positives ou négatives si elles sont toutes bonnes ? Il s'agit juste d'abus de langage. Parlons plutôt de formes parasites ou authentiques.
Par exemple, la colère peut être parasite si elle est refoulée, renfermée et qu'elle n'a pas pu correctement exprimé que nos valeurs ont été piétinées. Mais elle est authentique si elle est exprimé avec calme et bienveillance, nos valeurs sont protégées.
Chaque émotion peut ainsi être citée et nous pourrions, pour chacune, trouver des formes parasites ou authentiques et c'est en cela que nous pouvons parler de "gestion", ou plutôt de connaissance de soi.
Chaque émotion primaire (ou de base) a son propre outil pour rester en mode authentique. Mais si nous nous trompons d'outil de traitement, l'émotion deviendra et restera en mode parasite.
La peur : son outil est la protection.
Lorsque nous avons peur, nous manquons de repères, de cadres. Nous avons tendance à inverser les outils de la peur et de la tristesse. Un réconfort ne servira à rien pour traiter une peur car le besoin de cadre ne sera pas satisfait.
Les questions à se poser sont "que me manque-t-il pour me sentir protégé? de quoi ai-je peur ? de moi, des autres, de l'environnement ? quelles règles puis-je poser pour continuer en toute sécurité ? ...".
La tristesse : son outil est le réconfort.
Si l'outil de la peur est une protection psychologique, physique ou matériel, le réconfort est une protection affective, un besoin d'écoute et de reconnaissance.
C'est pour cela que nous avons tendance à confondre les deux et à réconforter les peureux ou protéger les tristes. Si vous êtes triste, un apport de protection ne va pas soutenir votre détresse car vous n'avez nul besoin de cadres et de règles, juste d'écoute et de sécurité affective.
Les questions à se poser sont "a qui puis-je m'adresser pour trouver la sécurité affective qui me manque ? si personne n'est là, comment me l'apporter à moi même ? en prenant du temps pour soi, un bain, une pause thé/lecture ?
La colère : son outil est le changement.
Voilà un outil sur lequel nous nous trompons souvent. Lorsque nos valeurs ne sont pas respectées, nous avons tendance à croire que le reste du monde doit changer. Mais nous ne pouvons changer les autres, nous pouvons par notre comportement leur montrer un exemple qu'ils pourront peut-être suivre mais c'est tout (Cf article des niveaux logiques de Dilts).
Il s'agit donc bien de changer notre propre façon de faire ou d'être. Le véritable outil est notre propre changement.
Les questions à se poser sont : "quel est le véritable objet de ma colère ? est-ce vraiment l'autre ou moi qui fait défaut ? ..."
La joie : son outil est le maintien. Son message est "mission accomplie !". L'objectif de cet outil est de rester dans cette énergie positive aussi longtemps que possible. Les questions à se poser sont... non pas de question... mais la gratitude pour nourrir la joie est un bon outil de maintien par exemple !
Ainsi, chaque émotion a son besoin et un besoin non satisfait transforme l'émotion en émotion parasite.
Vous trouverez dans ce blog, au fil du temps, les outils nécessaires pour apprivoiser les émotions, les accepter, les comprendre, les découvrir. Et vous comprendrez à quel point le corps et l'esprit sont reliés. Les émotions déclenchent beaucoup de problèmes de santé lorsqu'elles sont en mode parasite. Il suffit parfois qu'elles s'expriment, il suffit parfois que le bon outil soit utilisé.
Savourez cette vidéo intéressante et humoristique sur les émotions :
Repérez vos émotions parasites et vos émotions authentiques au fur et à mesure de votre journée. Posez vous les bonnes questions et transformez votre émotion parasite en émotion authentique.
A vous de jouer ! J'attends vos retours avec impatience !
Cécile